L'urbex c'est le témoignage visuel du décès prématuré de constructions diverses.
C'est un voyage dans le temps qui trépasse au cœur de bâtiments dont les âmes se sont envolées.
Tout comme dans les cimetières, on s'y sent humbles, témoins impuissants d'un spectacle inachevé par des acteurs privés de leurs décors.
Parfois on y croise des SDF, des squatteurs d'infortune ou d'autres artistes inspirés par ces terrains de jeux pour grands enfants téméraires.
Il y règne une paix d'après-guerre, celle qui a permis au chaos de prendre possession de ce qui n'appartient plus à personne.
Ce sont des voyages que je fais régulièrement, constatant au fur et à mesure du temps qui passe les dégâts additionnels qui finissent à un moment ou à un autre par causer la destruction de mes destinations préférées.
Le bon point, c'est que la plupart du temps les destructions amènent des nouvelles constructions qui font revivre ces lieux si longtemps privés de vie.
À chaque fois, je l'avoue, je le vis comme l'enterrement définitif d'un allié artistique dont j'aurai maintes fois exploré les failles, si nombreuses soient-elles.
Si les âmes reposent en paix, les bâtiments ne survivent que dans les visions qu'on s'est fait d'eux.
L'urbex est mort. Vive l'urbex.